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07 juin 2022

« Chaque ingénieur Icam est un écologiste en puissance »

 Entre un périple à pied de 7 500 km en Amérique du sud et un job de rêve chez Patagonia à Amsterdam, quitté pour un projet d’ouverture de café dans la Meuse, c’est peu dire qu’Hervé Dupied (112 ILI) suit un parcours hors normes…


Après avoir quitté votre poste chez Patagonia, une entreprise américaine de vêtements outdoor éco-conçus, vous travaillez au sein de l’agence 21-22 qui œuvre dans le domaine de la redirection écologique.

Comment s’explique ce choix ?

Il faut revenir quelques années en arrière, pendant mes années à l’Icam où les rencontres avec les autres m’ont plus passionné que les études en elles-mêmes.
J’ai aussi pu éprouver la valeur des rencontres, lors de mon Expériment ou encore au fil d’un voyage de 7 500 km à pied, réalisé avec un ami, entre Mexico et Ushuaia (plus d’infos : animo-fr.com). Après une année entière passée à se demander chaque jour où on va manger et dormir, je n’en suis pas revenu avec plus de réponses, mais avec beaucoup moins de questions. Ce moment a été fondateur de ma propre redirection écologique. En 2016, je franchis une première étape en quittant un travail dans la logistique pour rejoindre Patagonia, à Amsterdam, où je finis par gérer la branche environnementale pour tout le continent.

Pendant 5 ans, j’y rencontre des personnes très inspirantes, mais j’ai peu à peu le sentiment que la qualité des relations humaines n’est pas optimale : je n’avais le temps de rien. Je vivais dans une bulle, loin des préoccupations quoti-diennes des gens. Tout cela a  nourri une nouvelle étape avec l’envie de retrouver mes racines à L’Isle-en-Rigault, dans la Meuse, où nous avons emmé- nagé avec mon épouse néer-landaise, au printemps 2021.

C’est un joli grand écart…

Qui m’a permis de répondre à mon envie non pas de trouver un travail, mais les personnes avec qui travailler. C’est comme ça que je suis devenu “redirectionniste” pour l’agence 21-22. Dans les grandes lignes, nous accompagnons des organisations – comme Vinci, Air France, les Villes d’Angers ou de Saint-Brieuc… – qui souhaitent rediriger leurs activités pour anticiper les effets des ruptures que les limites planétaires vont progressivement nous imposer. De nombreuses entreprises et collectivités sont prêtes à franchir le cap, mais cela implique de s’acculturer sur de nouveaux sujets. L’agence développe également un atelier qui réfléchit à l’émergence de nouveaux modèles conciliant économie et écologie. J’ajoute que mon changement de carrière s’articule aussi avec des aspirations plus personnelles.

Lesquelles ?

Après avoir bien gagné ma vie, je cherchais désormais une simple sécurité financière nous permettant, mon épouse et moi, de poursuivre d’autres objectifs : créer des jardins-forêts comestibles et rouvrir le café tenu par mes ancêtres, en en faisant plus qu’un simple café. On réfléchit actuellement à la forme que cela va prendre, mais l’idée est de contribuer à renforcer les liens et tout un socle social mis à mal par les fermetures d’entreprises.

" Après une année entière  passée à se demander chaque jour où on va manger et dormir, je n’en suis pas revenu avec plus de réponses, mais avec beaucoup moins de questions "

 

Je dis souvent que chaque ingénieur Icam – sensibilisé au fait de prendre soin des relations humaines, pendant ses études – est aussi un écologiste en puissance. Il suffirait d’ouvrir nos cursus à la formation humaine et environnementale pour aussi prendre soin de nos relations avec les écosystèmes vivants et former les ingénieurs d’une économie résiliente, respectueuse du vivant et des Hommes.

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