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09 mai 2023

La ferme verticale vue par Futura Gaïa

Depuis 4 ans, une jeune start up développe un système d’agriculture verticale, en environnement contrôlé. Une agronomie de précision qui permet de maîtriser les cultures tout en limitant la consommation d’eau et d’engrais. Une technologie qui constitue une réponse aux défis de l’alimentation d’aujourd’hui et de demain.


C’est au Canada que Nicolas Ceccaldi et Pascal Thomas découvrent un principe d’agriculture novateur qu’ils vont importer en France en 2019 avec l’ouverture d’un laboratoire de recherche près de Nîmes. Nommé Futura Gaïa, et initialement composé de 4 personnes, l’entreprise en compte aujourd’hui une vingtaine.

Une gestion optimisée des cultures

L’objectif est de développer des fermes dont les plantations se font en intérieur, dans des cylindres de 2,70 m de large par 1,5 m de diamètre, indépendants, déplaçables et superposables sur 3 voire 4 étages : « Chaque cylindre comprend 48 jardinières, du terreau, de la lumière, un procédé d’irrigation et un système climatique qui gère la température, l’humidité et le CO2. » explique Marie Saint-Sevin (Nantes 118) directrice ingénierie qui a intégré la société quelques mois seulement après sa création. Pour cette Ingénieure Icam, l’intérêt majeur de ce mode de culture est qu’il consomme en moyenne 90% d’eau en moins que la culture en plein champ et nécessite très peu d’engrais.

Grâce à cette technologie il est également possible de savoir précisément quand aura lieu la récolte, facilitant ainsi sa distribution en circuit court : « Ce type de fermes requiert peu d’espace au sol et peut être installé sur des plateformes bétonnées. L’implantation en zones périurbaines s’y prête donc bien, plus près du consommateur final qui bénéficiera ainsi d’un produit très frais, de meilleure qualité gustative. » ajoute Marie Saint-Sevin.

S’adapter à la demande

Ce mode de production permet aussi d’optimiser les valeurs nutritives et la teneur en principes actifs des plantes, ce qui est particulièrement intéressant pour les industries cosmétique et pharmaceutique qui pourront ainsi créer les molécules dont elles ont besoin. Cela lui évitera d’utiliser des matières premières qui viennent de loin, avec les coûts et problèmes de logistique associés. « Une fois notre concept vendu au client, notre rôle sera de l’accompagner en lui apportant notre savoir-faire agronomique : contrôle de l’irrigation, des nutriments, du climat, de la biostimulation… Un logiciel permet aussi de gérer le fonctionnement de la ferme à distance. » détaille la directrice ingénierie.

Si Futura Gaïa envisage la vente de sa première ferme cette année, l’entreprise teste la production et la commercialisation d’herbes aromatiques et des salades sur un site pilote depuis 2 ans. Ce nouveau mode de culture n’a pas vocation à remplacer l’agriculture classique mais vient en complément. C’est une solution qui vise à faire face au manque de terres cultivables et à la sécheresse mais aussi à réduire les importations.

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