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09 mai 2023

Queen B veut donner ses lettres de noblesse à l’apiculture congolaise

Produire du miel de qualité, protéger les abeilles et leur environnement, développer et professionnaliser la filière apicole au Congo… C’est la mission que se sont fixés deux anciens élèves ingénieurs Icam en créant leur entreprise spécialisée dans la production et le conditionnement de miel organique. 


Si Agedor Akouala, diplômé de l'UCAC Afrique en 2013 et actuellement ingénieur procédé et flow assurance chez Total Energies, s’est mis à l’apiculture, c’est d’abord pour répondre à son propre besoin. Gros consommateur de miel, il peine à en trouver, surtout de bonne qualité. C’est ainsi qu’il décide, avec Gauthier Itoua, lui aussi issu de l’UCAC, d’en produire lui-même. « Pour la partie théorique, nous nous sommes formés via des livres et sur le web. Pour la partie pratique, nous sommes allés à la rencontre d’apiculteurs pour apprendre à approcher les abeilles ».

Professionnaliser l’apiculture

De ces contacts ils découvriront que l’apiculture n’est pas pratiquée de manière professionnelle et que la méconnaissance de ce métier a des incidences désastreuses sur les insectes et leur environnement : « Les colonies sont détruites à chaque récolte » déplore Agedor Akoula. « C’est pourquoi, afin de les préserver, nous avons ajouté une branche à notre activité qui a pour objectif de faire découvrir cette profession et de former les gens ». C’est ainsi qu’en 2017, et en parallèle de leur métier d’ingénieur, commence l’aventure Queen B. Ils implantent leurs premières ruches dans des villages, dans un rayon de 300 km autour de leur miellerie située à Pointe-Noire. Ne pouvant pas toutes les gérer seuls, ils nouent des partenariats avec les villageois à qui ils achètent le miel produit.

Créer un label bio

« Au Congo, la filière bio n’existe pas vraiment. Les habitants considèrent qu’un produit est fiable s’il n’a subi aucune transformation et s’il a été fabriqué et conditionné sous leurs yeux. Nous voulons changer cela » précise Agedor Akoula. Valoriser la sécurité alimentaire de leur miel fait partie de leur stratégie : leurs ruches sont implantées dans des espaces préservés de la pollution et en dehors des zones d’agriculture intensive. Des tests sont réalisés en laboratoires afin de prouver l’absence de pesticide et leur mode de conditionnement respectent des règles d’hygiène strictes. « Mais pour que cela soit vraiment reconnu, il faudrait que le gouvernement mette en place un label bio » ajoute-t-il. Avec leurs deux employés, qui travaillent à plein temps dans l’entreprise, ils produisent 3 tonnes de miel par an alors que la consommation est de 7 à 8 tonnes. Pour répondre au besoin du marché et aussi pour vivre complètement de cette activité, ils projettent d’augmenter leur production tout en développant leur gamme de produits : pollen, cire, gelée royale, propolis, vin de miel... 

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