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02 décembre 2021

Icam au féminin
“Le réseau ne pourra se développer qu’avec l’action de tous”

Chloé Piette, 26 ans, est cheffe de projet travaux. Membre du CA d’Icam Alumni, elle nous explique comment elle veut développer un réseau de femmes ingénieures au sein du groupe. 


Pourquoi à 26 ans, avoir choisi de vous engager au sein d’Icam au féminin ?

Quand j’étais en 1re année à l’Icam, des ingénieures Icam ont pris du temps pour partager leurs années à l’école et expériences professionnelles avec les quelques filles de ma promo. Elles nous ont bien fait comprendre qu’on avait toute notre place ici, nous ont rassurées sur la variété des débouchés à la sortie… Un discours qui donne confiance, quelques semaines après les premiers devoirs sur table de mécanique et l’entrée dans la vie étudiante. Puis elles sont revenues en 5e année nous préparer au grand saut dans la vie active : “Maintenant, vous êtes ingénieures Icam, foncez et si vous avez des questions, on est là !” Après, il m’a semblé naturel de contribuer à la pérennité de ces sessions. 

À l’Icam, comme dans la plupart des écoles d’ingénieurs, les filles sont minoritaires. Comment l’avez-vous vécu ?  

Dans ma promo, nous étions 8 filles sur 76. Cela n’a pas vraiment été un problème. Une question de caractère et d’éducation peut-être. 

À l’Icam, filles et garçons se mélangent facilement. Il est vrai que les premières semaines, il a fallu clairement établir que, dans le groupe de travail, je ne prendrai pas systématiquement le compte rendu sous prétexte que “je suis une fille et que j’écris bien”… Des petits recadrages simples qui n’empêchent pas une belle cohésion

De quelle manière vous êtes-vous engagée à l’Icam ?  

Avec des amis de promo, nous avons préparé la semaine d’intégration. J’ai pu apporter ma petite touche de féminité en variant les activités afin que chacun(e) puisse profiter pleinement de cette semaine.

Puis, on a le traditionnel “bar de filles”. Il nous permet de faire connaissance, d’échanger sur notre appréhension du métier et sur la vision que certaines peuvent avoir des fonctions “techniques” ou “masculines”. 

Comment vivez-vous le fait d’être une ingénieure dans un milieu assez masculin ?      

Il y a de plus en plus de cheffes de projets travaux et les difficultés sont davantage liées à ma jeune expérience qu’au fait d’être une femme. J’ai intégré rapidement qu’il fallait se faire sa place, et l’ironie est souvent une bonne manière de déminer d’éventuelles remarques sexistes. 

Où en est-on d’« Icam au féminin » ?  

La dynamique, amorcée il y a plusieurs années à Lille, s’est un peu ralentie, en raison de la crise sanitaire et des contraintes de temps. Les bénévoles doivent concilier vie pro, vie perso et bénévolat… L’idée, aujourd’hui, est de renforcer cette équipe afin de développer les afterworks qui permettent d’échanger sur des problématiques importantes : comment se positionner en tant que manageuse ? Comment gérer son évolution de carrière ? Une situation de crise ? L’annonce d’une grossesse ? etc.

Réfléchissez-vous à d’autres formats d’intervention ?  

Oui ! Aujourd’hui les afterworks ont lieu principalement sur les sites Icam ou dans un bar. Nous pensons les ouvrir à des intervenants extérieurs (coachs, par exemple…), et réfléchissons à des sessions dynamiques (marches, pique-nique, etc.), tout est possible ! 

Ces afterworks demandent de l’énergie de l’équipe Icam au féminin, mais nécessitent surtout un support d’Icam Alumni pour la logistique, et de l’école pour fluidifier la communication auprès des étudiantes. Le réseau féminin ne pourra se développer qu’avec l’action de tous. Avis aux amateur.rices ! 

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