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07 juin 2022

Le réseau d’électricité, “colonne vertébrale” de la transition bas carbone

Le réseau de distribution de l’électricité évolue au rythme rapide de la digitalisation et de la montée en puissance des énergies renouvelables. De multiples défis à relever pour les ingénieurs, comme en témoigne Claire Daviet-Peron (98 INA).


Dès la fin de ses études à l’Icam, site de Nantes, Claire Daviet-Peron s’oriente vers la filière de transport et distribution de l’énergie. Après des débuts dans l’exploitation du gaz naturel, puis dans la cartographie des réseaux d’électricité et de gaz, elle se spécialise dans l’exploitation des réseaux d’électricité. Aujourd’hui, elle occupe la fonction de directrice territoriale Ille-et-Vilaine et Morbihan de l’entreprise Enedis. Ses activités l’amènent à interagir avec les collectivités locales et les syndicats d’énergie, ainsi qu’à accompagner les projets locaux de transition énergétique.

Digitalisation et réactivité

Depuis quelques années, l’accélération de la transition énergétique est notable à l’échelle nationale ou à celle du territoire. La distribution de l’énergie électrique est en effet en pleine mutation. « Aujourd’hui le réseau est de plus en plus digital et communicant, indique-t-elle. Le compteur Linky, dont le déploiement national massif est terminé, est a première brique de ce grand chantier. » Cette évolution permet de multiplier les opérations ou les analyses à distance. Le réseau d’électricité reçoit d’ailleurs de plus en plus d’objets connectés. « Désormais, explique Claire Daviet-Peron, la distribution d’électricité est bidirectionnelle et implique une réactivité croissante. »

L’explosion des nouveaux usages

De fait, le réseau électrique se connecte à de nouveaux acteurs : « le changement le plus marquant depuis quelques années, explique Claire Daviet-Peron, c’est que le développement des énergies renouvelables a fait exploser le nombre de producteurs d’électricité ». À commencer par les installations photovoltaïques, dont le nombre dépasse aujourd’hui les 530 000 raccordements.
Côté consommation, les mobilités vertes contribuent également à développer de nouveaux usages, en multipliant les bornes de recharge des véhicules. C’est pourquoi, d’après Claire Daviet-Peron, le réseau de distribution d’électricité est la « colonne vertébrale » de la transition écologique.


Le réseau électrique en première ligne

La part de l’électricité dans le mix énergétique en France pourrait atteindre 55 % en 2050 contre 25% aujourd’hui, d’après les scénarios présentés par RTE, préfigurant d’importants investissements. Des projets à soumettre à la concertation citoyenne, les attentes concernant l’électricité verte étant perceptibles : circuits courts ou autoconsommation en font partie.
Le compteur Linky facilite ces développements : « en mesurant la répartition des flux, il permet de créer des systèmes d’organisation, par exemple, des collectifs de personnes qui décident de produire et de consommer tout ou partie de leur production », souligne Claire Daviet-Peron. Autant d’opportunités d’innovation dans lesquelles la démocratisation, l’analyse et l’utilisation des données s’avéreront décisives. 

 

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